On reste encore un peu en Afrique où l'on retrouve Marguerite Bâ et son sublime mari Peul sur les rives du fleuve Sénégal, au Mali.
Madame Bâ remplit le formulaire de demande de visa pour la France parce qu'elle doit partir retrouver Michel, son petit-fils préféré, qui est parti en France, par l'odeur du football alléché. Mais Madame Bâ a une façon assez personnelle de remplir le formulaire 13-0021 et chaque question lui donne l'occasion d'évoquer avec moult détails son enfance, le Mali, la rencontre avec son mari Peul, la personnalité de ses huit enfants, tous frappés par la "maladie de la boussole" qui pousse tant de Maliens sur les routes de l'Europe.
Madame Bâ n'est pas l'oeuvre d'une femme, ni d'un Africain, il s'agit du travail purement littéraire et imaginaire d'Erik Orsenna. Malgré tout, cela fait du bien d'envisager l'immigration du point de vue du "Sud", au niveau strictement individuel et personnel. Erik Orsenna nous invite à imaginer tout ce qui a constitué la vie d'un migrant avant qu'il ne demande son visa au Consulat de Bamako. Bref, un roman léger et drôle, qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre.