Courrier International publie cette semaine un article du journal anglais The independent très intéressant. Le quartier londonien de Stamford Hill est le lieu de résidence d'une communauté juive orthodoxe. Depuis deux ans, ils ont crée une patrouille d'intervention, les Shomrim (en référence aux groupes crées aux Etats-Unis dans les années 1980).
Les Shomrim disposent d'un standard d'urgence et de patrouilleurs. D'un point de vue statistique, il semblerait que les Shomrim soient assez efficaces (au regard du nombre de suspects arrêtés). Cependant, la police officielle ne voit pas cela d'un bon oeil. D'une part les policiers se sentent remis en cause et insultés, d'autre part, l'idée d'une communauté se dotant d'un service de sécurité est plutôt inquiétante. La police craint un effet domino vis-à-vis des autres communautés qui pourraient se sentir menacées.
Les arguments avancés par la communauté juive orthodoxe sont à la fois intéressants et inquiétants. Au-delà de la hausse de la criminalité dans le quartier et de l'insuffisante réaction des forces de police, ils soulignent la barrière linguistique et culturelle qui rend difficile pour certains juifs d'entrer en contact avec la police. Sur ce point, on a un peu le sentiment que la communauté est "punie par là où elle a pêché". Les diasporas permettent une vie communautaire parfois proche de l'autarcie dont on voit ici les biais.
(Le club des policiers yiddish est le titre d'un roman de Michael Chabon qui n'a rien à voir avec les Shomrim de Stamford Hill)