mardi 9 février 2010

Quid de la diaspora israélienne?

Diamond Street, New York City

Historiquement, le mot diaspora renvoyait uniquement aux juifs. Aujourd'hui, on parle communément de "juifs de la diaspora" en opposition aux juifs installés en Israël. Depuis que l'Etat d'Israël existe et que ses habitants (du moins une partie) ont la nationalité israélienne, s'ajoute aux juifs de la diaspora une diaspora israélienne constituée de citoyens israéliens ayant quitté Israël. Ce premier point ayant été exposé de façon tout à fait limpide, je passe au second.

A priori, quitter Israël n'est pas franchement bien considéré. Les émigrants juifs (ceux qui quittent Israël donc) sont appelés Yordim (de Yerida, la chute), mais dans le contexte éminemment particulier du conflit israélo-palestinien, les rapports entre Israël et la diaspora israélienne sont un peu plus compliqués que cela...

Gideon Levy, correspondant du journal israélien Haaretz analyse aujourd'hui la décision du gouvernement de Nétanyahu d’autoriser les expatriés israéliens à voter à distance, eux qui hier encore étaient considérés comme des traitres. Dans un pays où une partie des citoyens a des droits réduits, où les partisans de la gauche sont considérés comme de mauvais patriotes et où la participation à l’effort de guerre est obligatoire, ouvrir le droit de vote à des personnes qui n’habitent plus en Israël depuis des décennies est plutôt cynique pour l’auteur de l’article.

On comprend facilement que la droite israélienne au pouvoir souhaite bénéficier de ces nouvelles voix et endiguer la "menace" démographique, mais ainsi que le souligne ironiquement le journaliste, pourquoi ne pas autoriser demain les juifs de la diaspora à prendre part à la vie politique israélienne ?

Au-delà de la légitimité des Israéliens expatriés à participer aux élections, Gideon Levy s’inquiète de leur positionnement politique. Une partie des Israéliens expatriés a un discours sioniste militant, ils souhaitent un renforcement des moyens militaires et une poursuite de la colonisation. Le journaliste estime qu’il est facile d’être nationaliste quand on vit à Manhattan et que l’on laisse les habitants d’Israël payer les pots cassés.

Pour lire l'article de Gideon Levy: http://www.haaretz.com/hasen/spages/1148527.html